jeudi 17 mars 2016

L’impôt sur le revenu sera collecté à la source par les entreprises

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé, mercredi 16 mars, que les employeurs assureraient le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, cette mesure devant entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2018. Des ajustements seront nécessaires dans l’organisation et le fonctionnement de l’administration fiscale.
L’impôt sur le revenu “ne sera qu’une ligne de plus sur la fiche de paie”, pour le salarié, a expliqué le ministre des Finances, Michel Sapin, mercredi 16 mars lors d’une conférence de presse. Il a aussi précisé : “Pour la très grande majorité des contribuables, dont le revenu est principalement constitué de traitements et de salaires, l'impôt soit prélevé par l’employeur.”
Michel Sapin s’est engagé à ce que le système “soit le plus simple possible” pour les employeurs. “Le cœur de métier (d’un employeur) n’est pas de collecter des prélèvements obligatoires, même s'il y est déjà habitué avec les cotisations sociales et la CSG”, a-t-il justifié.
Principe de confidentialité
Le secrétaire d’État chargé du Budget, Christian Eckert, a illustré les propos du ministre des Finances : “En janvier 2018, le taux aura été préalablement calculé par l’administration fiscale [sur la déclaration de revenu de 2017, ndlr] et transmis à l’employeur. Si, certains mois, son revenu augmente, son impôt augmentera aussi.” Il souligne : “Il n'aura aucune démarche de paiement de l'impôt à faire, jusqu'à la déclaration de ses revenus [qui devra être faite chaque année, ndlr].”
Pour garantir le principe de confidentialité de la situation des salariés, Christian Eckert a souligné : “L’administration fiscale restera l’unique destinataire des informations fiscales et l’unique interlocuteur des contribuables. La connaissance du taux ne donnera pas d’indications sur la situation fiscale et sur la situation des revenus car pour un même taux d’imposition, des situations différentes peuvent se retrouver.”
Discussions avec les syndicats et les responsables d’administration
Concernant l’organisation des services, le secrétaire d’État chargé du Budget a annoncé le tenue de discussions, dans les semaines qui viennent, à Bercy. “Il y aura des évolutions en termes de fonctionnement, d’adaptation au sein du ministère. Nous allons travailler dans les jours qui viennent avec les organisations syndicales et les responsables d’administration centrale pour organiser la manière de mettre en place les formations et les systèmes informatiques adéquats.”
“Il faudra par exemple que nos services s’assurent du bon versement de la somme prélevée par l’employeur ou l’organisme qui reverse au Trésor public”, a précisé Christian Eckert.
Le prélèvement à la source doit entrer en vigueur au 1er janvier 2018, ce qui implique que les modalités de la réforme soient connues et entérinées au 1er janvier 2017. D’ici là, Bercy va engager des discussions avec les organisations patronales, syndicales ainsi qu’avec les associations de contribuables.


Informations colligées par Alain Masapataud




dimanche 6 mars 2016

Retraite : à 55 ans, faire le point c'est utile !

Vous vous situez dans la deuxième moitié de votre carrière professionnelle. Il vous reste encore 5 à 10 ans pour penser à votre retraite. C’est peut-être le moment de faire un 1er bilan.

Faire le point sur vos droits
Chaque année, vos cotisations vieillesse vous ouvrent des droits à la retraite. Différents documents vous permettent de faire le point sur le nombre de trimestres déjà acquis pour votre retraite de base.

Le relevé de carrière

Ce document, consultable à tout moment en ligne à partir de votre espace personnel, reprend tous les droits acquis au régime général, depuis votre premier emploi.


Le relevé de situation individuelle

Ce relevé, adressé à votre domicile tous les 5 ans, reprend tous les droits acquis dans tous vos régimes de retraite obligatoires de base et complémentaires.

Mettre à jour votre relevé de carrière

Votre relevé de carrière sert de base, le moment venu, pour définir votre date de départ à la retraite et calculer votre retraite. Il est indispensable de vérifier l’exactitude de ces documents. Surtout si, au cours de votre carrière professionnelle, vous avez occupé de nombreux postes.

Le service en ligne « Mettre à jour ma carrière »

Si vous constatez une erreur ou un oubli sur une période, demandez la mise à jour à jour de votre relevé via notre service en ligne dédié.
A noter : certains trimestres (service militaire, périodes accomplies à l’étranger) n’apparaissent pas sur votre relevé de carrière. Ils seront rectifiés lors de votre demande de retraite.

Le service en ligne « Déclarer mes trimestres de majoration pour enfant »

Vous êtes mère de famille ? Vous pouvez également déclarer vos trimestres de majoration pour vos enfants nés avant 2010.

Calculer votre âge de départ

Votre âge de départ est lié à votre date de naissance. Mais il dépend aussi de votre situation ou du choix qui sera le vôtre : départ dès l’âge légal ? Départ lorsque votre retraite sera calculée « à taux plein » ? Souhait de prolonger votre activité ? Notre site vous permet de faire le point.

La calculette d’âge de départ

Notre outil en ligne vous permet, rapidement et simplement, de connaître votre âge légal de départ à la retraite (l’âge minimum de départ), la durée d’assurance requise pour obtenir le taux plein ainsi que l’âge auquel vous obtiendrez  une retraite à taux plein quelle que soit votre durée d’assurance.

Les dispositifs de départ anticipé

Certaines situations peuvent vous permettre de prendre votre retraite avant l’âge légal. Renseignez-vous sur les conditions exigées pour bénéficier de ces dispositifs spécifiques.

Estimer le montant de votre retraite

Le montant de votre retraite dépend de votre durée d’activité, de votre âge de départ et des salaires que vous avez perçus. Comment faire pour faire le point ?

L’estimation indicative globale envoyée par courrier

Tous les 5 ans à partir de vos 55 ans, vous est adressé par courrier ce document qui dresse une évaluation du montant total de votre retraite dans vos différents régimes, à différents âges de départ.

Le service en ligne "Estimer le montant de ma retraite tous régimes"

Dès 45 ans, vous pouvez à partir de votre espace personnel, estimer le montant de votre future retraite tous régimes confondus à différents âges de départ.

Racheter certaines périodes

Votre relevé de carrière comporte des périodes pour lesquelles vous n’avez pas ou peu cotisé ? Il existe plusieurs dispositifs permettant de compléter votre relevé de carrière. Ces dispositifs dépendent du type de périodes à racheter :
- le rachat des périodes pendant lesquelles vous ne pouviez pas cotiser (activité à l’étranger...) ;
- le rachat d'années d'études supérieures ou d'années incomplètes ;
- le rachat de périodes qui n’ont pas fait l’objet de versement de cotisations par votre employeur. 
Renseignez-vous sur les conditions exigées.

Alain Maspataud


Le chômage compte-t-il pour la retraite ?

Les périodes de chômage indemnisé
Pendant une période de chômage, vous ne cotisez pas pour votre retraite, aucune somme n’est donc reportée sur votre relevé de carrière.
Cependant, vos périodes de chômage indemnisé sont assimilées à des périodes d’assurance et comptent pour votre retraite. Un trimestre est validé tous les 50 jours de chômage indemnisé, dans la limite de 4 trimestres par an.
Les périodes de chômage non indemnisé
Les périodes de chômage non indemnisé à partir du 01/01/1980 peuvent également être prises en compte, sous certaines conditions.
Si vous avez cessé d’être indemnisé :
  • dans la limite d’un an ;
  • ou dans la limite de 5 ans si vous avez au moins 55 ans à la cessation d’indemnisation et si vous avez cotisé pendant au moins 20 ans.
Si vous n‘avez jamais été indemnisé :
  • dans la limite d’un an et demi, soit 6 trimestres, si la période de chômage se situe à partir de 2011 ;
  • dans la limite d’un an si la période se situe avant 2011.
Un trimestre est validé tous les 50 jours de chômage, dans la limite de 4 trimestres par an. Ces trimestres sont pris en compte pour la retraite.
Alain Maspataud


mardi 2 février 2016

Qu'en est-il des e-mails personnels dans une messagerie professionnelle ?

L’employeur ne peut accéder aux courriels de la messagerie personnelle figurant sur l’ordinateur professionnel
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Une cour d’appel peut écarter des débats des messages électroniques figurant sur l’ordinateur professionnel d’une salariée, mais provenant de sa messagerie personnelle distincte de la messagerie professionnelle dont elle dispose pour les besoins de son activité. La production de ces courriels par l’employeur porte en effet atteinte au secret des correspondances. C’est ce que retient la Cour de cassation dans un arrêt publié du 26 janvier 2016.
La Cour de cassation poursuit la construction de sa jurisprudence concernant le statut juridique des courriels que le salarié échange via sa messagerie personnelle à partir de son ordinateur professionnel. Dans quelle mesure ces courriels sont-ils couverts par le secret de la correspondance ? Les magistrats de la chambre sociale prennent position dans un arrêt publié au bulletin de la Cour le 26 janvier 2016.
La responsable d’agence d’une société prend acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur et saisit la juridiction prud'homale. Dans le cadre de ce contentieux, l’employeur produit aux débats un échange de courriels reçu par la salariée sur sa boîte de messagerie personnelle et figurant sur son ordinateur professionnel.
Secret des correspondances
La cour d’appel écarte cette pièce au motif que, bien qu’elle provienne de l’ordinateur professionnel mis à la disposition de la salariée, il s’agit "d’un échange de courriels reçu par l’intéressée sur sa boîte de messagerie personnelle et émanant d’adresses privées non professionnelles" de telle sorte que "sa production porterait atteinte au secret des correspondances".
La société conteste cette analyse et forme un pourvoi en cassation. Elle fait valoir que, selon la jurisprudence, les dossiers et fichiers créés par un salarié grâce à l’outil informatique mis à sa disposition par son employeur pour l’exécution de son travail sont présumés, sauf si le salarié les identifie comme étant personnels, avoir un caractère professionnel. Dès lors, la société soutient que "des courriels et fichiers intégrés dans le disque dur de l’ordinateur mis à disposition du salarié par l’employeur ne sont pas identifiés comme personnels du seul fait qu’ils sont émis de ou vers la messagerie électronique personnelle du salarié".
La Cour de cassation ne retient pas les arguments de l’employeur. La cour d’appel ayant constaté que "les messages électroniques litigieux provenaient de la messagerie personnelle de la salariée distincte de la messagerie professionnelle dont celle-ci disposait pour les besoins de son activité", elle en a exactement déduit que "ces messages électroniques devaient être écartés des débats en ce que leur production en justice portait atteinte au secret des correspondances". La chambre sociale confirme l’arrêt de la cour d’appel et rejette le pourvoi de la société.
Cass. soc., 26 janvier 2016, n° 14-15.360, publié

Votre équipe UNSa


lundi 1 février 2016

Au sujet des ruptures conventionnelles...

10 % des ruptures conventionnelles "n’auraient probablement pas eu lieu en l’absence du dispositif" (CEE)


Qu’est-ce qui "conduit un salarié à abandonner un emploi à durée indéterminée pour entrer dans un régime d’indemnisation du chômage, et un employeur à accorder une rupture conventionnelle à un salarié qui veut démissionner" ? C’est la question que s’est posée le CEE (Centre d’études de l’emploi), dans une étude publiée vendredi 29 janvier 2016. Il en ressort qu’un tiers des ruptures s’apparentent à un licenciement, et près de 40 % à une démission. Mais l’étude fait également apparaître que 11 % des ruptures sont "des ruptures opportunistes qui n’auraient probablement pas eu lieu en l’absence du dispositif" de rupture conventionnelle. "Dans cette configuration, la rupture conventionnelle fonctionne comme un dispositif de rupture hâtive, voire inconsidérée, des contrats de travail". Elle participe ainsi, "à l’alimentation des inscriptions à Pôle emploi".
"Estimer dans quelle mesure la rupture conventionnelle a remplacé des ruptures à l’initiative de l’employeur (licenciements) ou du salarié (démissions et prises d’acte) et dans quelle mesure elle a produit un surcroît de ruptures qui s’apparentent à des démissions, à des licenciements ou à aucune de ces deux modalités de rupture" : c’est l’objet d’une étude du CEE publiée vendredi 29 janvier 2016.
Le document, fondé sur une enquête Dares de 2011 et sur des entretiens qualitatifs, montre que "34 % des ruptures s’apparentaient en 2011 à des licenciements", 38 % s’apparentaient à des démissions, et même 55 % si on y ajoute les ruptures conventionnelles pouvant être assimilées à une prise d’acte. Les 11 % restants "ne sont pas proches des modalités habituelles de rupture du contrat de travail, par démission ou licenciement". Ces ruptures, "imputables directement aux caractéristiques du dispositif de rupture conventionnelle qui dispense les parties d’élaborer des motifs", "sont des ruptures opportunistes qui n’auraient probablement pas eu lieu en l’absence du dispositif", analyse le CEE. "Dans cette configuration, la rupture conventionnelle fonctionne comme un dispositif de rupture hâtive, voire inconsidérée, du contrat de travail", ajoutent les auteurs (1).
"une puissante incitation à la séparation rapide, voire irréfléchie"
Si la rupture conventionnelle se substitue dans bien des cas à d’autres modes de rupture, elle suscite aussi des ruptures supplémentaires, résultant "d’une double sécurisation et d’une facilitation : sécurisation de la démission pour le salarié, sécurisation du licenciement pour l’employeur, et facilitation des ruptures opportunistes". Au total, selon le CEE, "l’effet de substitution serait de 51 %" dans l’enquête Dares sur la rupture conventionnelle de 2011, "et l’effet volume de 49 % (15 points pour les licenciements, 23 pour les démissions et 11 pour les ruptures conventionnelles opportunistes)".
"Cette étude permet de mieux comprendre et connaître le succès actuel de la rupture conventionnelle", qui "dépend d’une multitude de facteurs, parfois antagonistes selon que l’on se place du point de vue de l’employeur ou du salarié", notent les auteurs. "La rupture conventionnelle est d’abord un outil de sécurisation, pour le salarié comme pour l’employeur" : pour le salarié, elle "remplace avantageusement une démission car elle donne droit aux allocations-chômage" ; pour l’employeur, elle "remplace avantageusement les licenciements, car elle dispense de donner des motifs à la rupture, et réduit donc le risque de contentieux".
"Un dispositif de facilitation des ruptures"
"La rupture conventionnelle est aussi un dispositif de facilitation des ruptures", insiste l’étude. Permettant de "rompre rapidement les contrats" du fait de la dispense de préavis, elle constitue "une puissante incitation à la séparation mutuelle rapide, voire irréfléchie. Même en dehors de ces ruptures irraisonnées (évaluées à 11 %), la facilitation des ruptures touche toutes les hypothèses de ruptures conventionnelles. Celle-ci est donc un outil puissant de destruction de CDI", qui "contribue à la fragilisation de ce qu’on appelle encore, de manière de plus en plus inexacte, le contrat de travail 'stable'".
Censée être un "vecteur de la mobilité de la main-d’œuvre", la rupture conventionnelle participe, "de façon immédiate, depuis 2008, à l’alimentation des inscriptions à Pôle emploi et joue donc un rôle non négligeable dans l’augmentation statistique du chômage. Plus globalement, la rupture conventionnelle pose de manière renouvelée la question de la pertinence du choix actuel du législateur et des partenaires sociaux de sécuriser les parcours et de fragiliser les contrats". Les auteurs concluent en estimant "qu’aujourd’hui, pour limiter les inscriptions à Pôle emploi, ce sont les salariés qu’il faudrait dissuader de rompre leur contrat, en s’attaquant aux causes qui leur font préférer le chômage à leur emploi".

(1) Raphaël Dalmasso, MCF, université de Lorraine, CEE ; Bernard Gomel, CR CNRS, CEE, et Évelyne Serverin, DR émérite CNRS, université Paris Ouest Nanterre La Défense, CEE.

Votre équipe UNSA




jeudi 12 novembre 2015

Stress au travail. L'espérance de vie peut chuter de 33 ans

En cartographiant l'espérance de vie entre les Américains, des universitaires ont constaté un écart frôlant parfois les 33 ans. Une disparité liée au stress au travail.

http://memorix.sdv.fr/5/www.ouest-france.fr/infos/divers_articles/L41/564441216/Position1/Web66/AFNOR_INREAD_071115-@775670/InBoard_CDN_1268284.html/31536c2b666c5a427a5763414446724f?_RM_EMPTY_&m=stressautravail&m=economie&m=sante&m=monde
Les chercheurs des universités de Stanford et Harvard assurent aujourd'hui que le stress au travail peut faire perdre 33 ans d'espérance de vie. En cause : la flexibilité permanente, la crainte du chômage ou un environnement de travail hostile.
A l'origine de ce constat, l'élaboration par ces scientifiques d'une cartographie de la durée de vie des Américains. Au terme de ce projet exhaustif une donnée « étrange » est alors apparue : selon les zones géographiques, l’espérance de vie pouvait varier de trente-trois ans. Et les chercheurs américains de tenter d’expliquer ce fossé.
Les horaires décalés aggravent cette disparité chez les femmes
Ils ont alors multiplié les analyses des données médicales (âge, sexe, maladies, etc.) et les recoupements en utilisant 10 critères liés au monde du travail (horaires, précarité, équilibre famille-travail, etc.). Bilan : les chercheurs, qui viennent de livrer leurs conclusions dans la revue Health Affairs, affirment que, bien plus que les origines sociales ou le lieu de vie, « le stress éprouvé dans la sphère professionnelle » est le facteur déterminant de cet écart en bout de course.
Plus précisément, chez les femmes, les horaires décalés aggravent cette disparité. Tandis que chez les hommes, la précarité dans son ensemble est un facteur aggravant.
Pour prolonger notre espérance de vie et donc en finir avec le stress au travail, les universitaires préconisent alors d’instaurer de meilleures conditions de travail où la précarité est « absente », les horaires décalés « une exception » et la mutuelle d’entreprise un « acquis ». L’entreprise rêvée en quelque sorte.


(Source : Ouest France)

Colligé par Alain MASPATAUD  

Secrétaire du Comité d’Entreprise de Rueil Malmaison

Secrétaire-adjoint du C.H.S.C.T  BMS Rueil MalmaisonBristol-Myers Squibb