vendredi 19 décembre 2014

2014 s'achève...Un message fort de l'équipe UNSa BMS UPSA !

Bien chers collègues, camarades,

Cette année s’achève dans la tourmente d’un PSE particulièrement dense et complexe.
Dense, de par les nouvelles lois qui nous ont contraints à faire en un jour ce que nous faisions, hier, en trois.
Complexe, de par un bonne partie de la population touchée, davantage habituée à organiser les PSE qu’à les subir.
Nous avons  travaillé dur. Tous les jours et une bonne partie des nuits et des week end. Nous avons épongé de la souffrance, soulagé des angoisses, essuyé des larmes. Nous avons tenu bon. Nous avons été présents, toujours. Nous avons assisté et aidé des personnes, parfois en perdition.
Cette année 2014 nous avons dû affronter la rancœur et la désolation de nos amis qui ont été abandonnés, vendus par BMS pour rejoindre AstraZeneca. Ils ne l’ont pas choisi, ils l’ont subi. Nous ne pouvons pas reprocher leur attitude, parfois ingrate, car seule la douleur les guidait.
Nous avons aussi dû gérer la crise Fervex, les ruptures de stock, les pharmaciens agressifs que nous ne livrions plus, puis la lumière au fond de ce tunnel avec le retour à l’automne de nos produits dans les officines, mais au prix d’efforts énormes.
Enfin, l’épée de Damoclès du générique de paracétamol, suspendue sur les têtes de près de 2000 de nos collègues à Agen et ailleurs.
La découverte des sphères gouvernementales, des ministères, des parlementaires, des agences d’état. Un combat permanent. Nous avons au final gagné au moins deux ans, mais à quel prix, après quel investissement, là encore que de jours de vacances, de week end de soirées passées à forcer des portes, puis à convaincre !
Il reste du chemin à parcourir, il reste des personnes sans avenir certain, il y aura des licenciements, mais au bilan, nous avons bien bossé et je suis heureux d’avoir pu travailler avec vous tous.
Notre travail d’IRP est ingrat, il nous est fait davantage de reproches que de louanges, mais l’essentiel réside dans l’image que le miroir nous renvoie à chacun de nous et je crois qu’elle est particulièrement acceptable.
2015 sera électorale, encore un combat. On ne peut pas savoir ce que nous réserve l’oncle Sam, mais il déborde d’imagination ces derniers temps.
Après cette litanie de maux que nous avons endurés soit directement, soit au travers de nos mandants, je ne peux que vous souhaiter de passer de très bonnes fêtes de fins d’année, réparatrices, ressourcez-vous dans vos foyer, évacuez vos peines et rechargez vous d’énergie nouvelle, soyons fins prêts à affronter l’an qui vient.
Bien amicalement.


Jean-Philippe Delpech




jeudi 11 décembre 2014

Les NAO chez BMS UPSA : L’UNSa n’a pas signé l’accord sur les augmentations de salaire.

L’UNSa n’a pas signé l’accord sur les augmentations de salaire.

Même si nous avons obtenu une enveloppe globale à 2,4%, nous n’acceptons pas que les augmentations des collègues des groupes 6 et + et itinérants soient entièrement dépendantes du « mérite ».

Nous avions demandé une prime exceptionnelle de 1 500,00€ pour tous les salariés de BMS, en contrepartie de l’immense stress subi en 2014. La Direction n’a accordé une prime annuelle d’environ 90,00€ bruts qu’aux salariés des groupes 1 à 5.
Nous avions demandé que tous les cadres puissent bénéficier de bonus et pas seulement les cadres supérieurs, nous avons été entendus, mais les D4 et les D5 ne pourront prétendre qu’à la moitié de leur augmentation salariale car l’autre moitié servira à financer leurs propres bonus !
Tout ce que nous avions demandé pour les itinérants a été rejeté en bloc. Fin des loyers des véhicules de travail, alignement des RTT entre les DP, RRG, et autres itinérants sur les DR et DM, revalorisation du forfait du travail du samedi et dimanche, 2ème journée de télétravail, etc.
Dans ces conditions, même si nous sommes fiers d’avoir pu nettement améliorer les propositions de la direction par nos interventions, nous ne pouvons pas engager notre signature sur de telles décisions.


L'équipe UNSa BMS UPSA.




Loi Macron : l'UNSa réagit et agit

Loi Macron : Du travail du dimanche aux licenciements, l’UNSA demande des modifications.
04 décembre 2014 - L’UNSA a toujours abordé la question du travail le dimanche autour de deux principes :
1) Dans l’intérêt général de la société comme dans celui des salariés, la règle doit rester celle du repos hebdomadaire le dimanche.
2) Si, pour des motifs économiques valables ou des raisons d’intérêt général, des salariés doivent, par exception, travailler le dimanche, alors des contreparties doivent leur être accordées.

A l’aune de ces principes, l’UNSA constate que le pré-projet de loi Macron fait fausse route, au risque d’affaiblir la protection des salariés du commerce sans pour autant permettre les créations d’emplois dont notre pays aurait tant besoin.

Passer, hors de toute logique commerciale, de 5 à 12, le nombre de dimanches travaillés sur décision du Maire, serait banaliser un peu plus et non faire exception. Exclure du bénéfice d’une majoration salariale tous les salariés des établissements de moins de 20, serait généraliser un travail dominical sans contrepartie, dès lors que près de 8 salariés du commerce sur 10 travaillent dans ce type d’établissement. Quant à la simplification des règles dans un secteur où, de l’avis de tous, leur empilement actuel les rendent illisibles, en rajouter de nouvelles et n’en retirer aucune ne participe pas de cet objectif.

Ce danger de faire régresser les droits des salariés sans pour autant améliorer l’emploi se retrouve pour l’UNSA dans d’autres parties du pré-projet de loi. Ainsi, il est particulièrement singulier de voir apparaître, au détour d’un article, une modification de la loi de sécurisation de l’emploi.

La modification proposée du périmètre d’application des critères d’ordre des licenciements pourrait bouleverser tout l’équilibre des plans de sauvegarde de l’emploi au détriment des salariés.

Pour l’UNSA, il est indispensable que le gouvernement entende et modifie sa copie. Ce pré-projet s’est écrit sans concertation digne de ce nom. Sur un dossier aussi complexe et sensible, il n’est pas trop tard pour l’engager. C’est aussi le cas de plusieurs autres sujets de ce pré-projet de loi éclectique sur lesquels l’UNSA reviendra.




mercredi 12 novembre 2014

Loïck Peyron, cauchemar de DRH ?

Chers Directeurs des ressources humaines, vous qui ce midi, à table, vous réjouirez des exploits de Loïck Peyron.
Vous qui ne tarirez pas d’éloges sur sa résistance physique, sur son sens de l’engagement, sur l’intelligence de 
ses choix tactiques, sur son adaptation à un nouveau bateau qu’il ne connaissait pas, il y a à peine deux mois …
Vous qui dans votre entreprise êtes en charge du recrutement, n’oubliez pas, quand vous mettrez à la poubelle l’excellent C.V. d’un candidat, au seul prétexte qu’il a dépassé 45 ans, de vous demander quel est l’âge du Capitaine qui vous a tant fait rêver l’autre jour à table. 
54 ans !


Jacques Sayagh 
(posté par Alain Maspataud)


vendredi 3 octobre 2014

Un PSE qui fait (très) mal

La décision a été radicale, brutale et sans appel. L’intégralité des équipes européennes de BMS, soit 195 postes, disparaît ! Ce nouveau PSE est le onzième depuis 2008. Il s’ajoute à la cession soudaine et immédiate des activités Diabète avec 89 salariés transférés chez Astra Zeneca en mars dernier ! Au total c’est 697 personnes qui ont quitté BMS depuis 2008.
A peine finit-on une réorganisation, qu’une autre nous est imposée… Autant dire que la confiance devient une denrée rare dans nos rangs. On peut légitimement se demander quand notre tour viendra… 
Si tous les PSE entrainent le départ de ressources qualifiées, ce PSE est singulier car il atteint un niveau inégalé tant par sa magnitude que par les profils des postes concernés : ce sont au total 195 postes de cadres de haut niveau, experts, des profils rares, souvent internationaux, riches de  nombreuses années d’expérience dans le groupe qui disparaissent.
Par un trait de plume, par la suppression de quelques lignes sur un tableur : c’est la fin d’une structure européenne, voulue par nos dirigeants, patiemment construite, fierté pour BMS en France depuis 2004, qui part en fumée.
Ce choix de la Direction de BMS doit nous interpeler :
D’abord en tant que salarié de BMS, parce que certains de ces postes sont déplacés aux Etats Unis, repositionnés en Angleterre ou ailleurs, presque à l’identique (même si l’on nous assure la main sur le cœur que ce n’est « vraiment, vraiment » pas du tout pareil…). Etrangement, il s’agit toujours de pays où le droit du travail ne défend pas les salariés comme au pays de Jaurès…      
On peut ainsi s’interroger sur la pertinence de ce plan, sur son rationnel et sur l’image de la France dans une multinationale comme BMS. Si j’étais cynique, je dirais que ce PSE est avant tout présidé par des choix fiscaux et de flexibilité du contrat de travail… Mais vous me connaissez, je ne suis pas cynique…
Ensuite, en tant que citoyens français, parce que la France perd des talents, des cadres internationaux qui contribuent à notre économie par les richesses qu’ils créent, par leur consommation, par les impôts qu’ils paient, par leur contribution aux caisses de Sécurité Sociale, de Retraite, et autres organismes sociaux.
Beaucoup de nos collègues ne resteront pas en France, ils vont partir ou repartir à l’étranger et leur contribution à notre économie va nous manquer.
Ce plan est donc un véritable gâchis car nous perdons deux fois.            
Nous perdons des « cerveaux », des cadres, managers qui avaient les commandes d’un navire qui marchait fort et bien car les résultats de «BMS Europe » ont toujours été salués… Et notre pays perd des richesses qu’il souhaite par dessus tout attirer.
Désormais, vue de Princeton, New Jersey, ou de Park Avenue à NY, l’Europe est désormais constituée de pièces d’un puzzle que l’on dispose dans des « clusters » (zones géographiques) avec le ... Japon d’un côté et le Canada et l’Australie de l’autre !  On fait partie d’un cluster en fonction de son chiffre d’affaires… Ce n’est pas une logique patients ou épidémiologique, c’est une logique financière…           
Le discours humaniste de BMS apparaît bien cosmétique face à ces nouvelles orientations stratégiques…
Résumons-nous : ce PSE est douloureux, incompris, insolent et sera au final très coûteux sur le plan humain et économique. Perdre des cadres de haut niveau, est-ce bon pour une entreprise et notre pays ? La réponse est bien sûr dans la question. 


Alain Maspataud
Secrétaire du CE BMS Rueil : 06 75 09 08 60



  

mardi 30 septembre 2014

La pause ? C'est "tout bénef" !



Il faut travailler plus intelligemment et faire des pauses pour laisser son cerveau se reposer avant de se remettre à l’ouvrage. 
C’est la conclusion d’une étude menée par le groupe de médias letton Draugiem Group, qui a notamment lancé le réseau social le plus populaire en Lettonie. Il a mesuré la productivité de ses salariés grâce à un logiciel qui comptabilise leurs horaires. Sa recommandation : 52 minutes de travail intense suivies de 17 minutes de pause semblent être le rythme optimal de productivité. Des pauses entièrement vouées au repos de l’esprit. 
Déconnectés de leur ordinateur, les employés font une marche, lisent un livre ou discutent (mais pas de travail).



jeudi 25 septembre 2014

Exercice du pouvoir de direction : quelle frontière avec le harcèlement managérial ?

L'existence du délit de harcèlement moral ne signifie pas que le manager ne peut plus exercer son pouvoir de direction, car tout n'est pas harcèlement, ainsi que le rappelle un arrêt rendu le 2 septembre 2014 par la Cour de cassation.

Dans cette affaire, un responsable hiérarchique accusé de harcèlement moral par une subordonnée (occupant elle-même un poste de directeur) avait été poursuivi au pénal (c. trav. art. L. 1152-1 ; c. pén. art. 222-33-2).
Cependant, en définitive, le responsable a été relaxé, car il n'était pas établi que dans « l'opposition des personnalités » avec sa subordonnée, il y ait eu une intention de nuire personnellement à celle-ci.   

Les juges ont estimé que les agissements reprochés au responsable relevaient de l'exercice du « pouvoir de direction » d'un responsable hiérarchique, que celui-ci exerçait de manière générale à l'égard de l'ensemble des personnes sous sa responsabilité. Plus précisément, les juges ont constaté que :      
- les modalités de travail du responsable hiérarchique étaient directes et sur un ton directif, ses courriels constituant des convocations ou des récapitulatifs des points évoqués en réunion, à charge pour chacun des destinataires d'exécuter ce qui lui incombait et de prendre la mesure de l'urgence ou d'en prendre connaissance à titre d'information, distinction que chaque destinataire était en mesure d'assumer ; 
- les courriels critiqués traduisaient le « pouvoir de contrôle » du responsable hiérarchique, dans la mesure où, en sa qualité, il avait été tenu informé de difficultés et qu'il avait exercé une vigilance particulière sur le travail de sa subordonnée ; 
- l'insistance du responsable hiérarchique y compris dans ses demandes d'explication, qui a pu être pressante, voire maladroite dans son expression, était à rapporter à la pratique professionnelle évoquée ci-dessus et ne suffisait pas à caractériser une volonté de créer des conditions de travail dégradantes ou dégradées ;      
- au demeurant, la subordonnée s'était elle-même adressée sans détour à l'un de ses collaborateurs, de sorte que la spontanéité de l'échange apparaissait de pratique courante au sein de ce service et qu'elle ne traduisait pas une dimension hostile.      
Suite au conflit avec son responsable hiérarchique, la subordonnée avait été affectée dans un autre service. Son nouveau responsable hiérarchique ne lui convenant pas mieux avait lui aussi été accusé de harcèlement moral, poursuivi pénalement et… également relaxé.
Cass. crim. 2 septembre 2014, n° 13-81626 D


Alain MASPATAUD,  
Secrétaire du Comité d’Etablissement de Rueil Malmaison
Secrétaire du C.H.S.C.T de Rueil Malmaison










lundi 21 juillet 2014

Bien organiser son absence au bureau

Les congés d'été approchent. Il est temps d'organiser votre absence du bureau. Faute de quoi, vous transformerez les dernières heures de travail en sprint final sur les tâches à boucler ou à déléguer. Le compte à rebours gagnant de Alix de Saint-Denis, coach et conseil en management chez CSP Formation.

Gare à l'improvisation ! Rêver de ses congés c'est bien, anticiper la vie au bureau sans sa présence c'est mieux. Et ça se prépare très tôt. La tranquillité estivale est à ce prix, au risque sinon d'être saisi d'angoisse sous le parasol. L'essentiel est de planifier ce qui peut l'être avec des échéances et de faire une entière confiance à ceux qui restent à leurs postes. Sinon, à 200 ou 1000 kms de votre havre de paix, ils vous dérangeront. Le vacancier doit rester in-dis-po-ni-ble.

J-21 : Dégager les priorités présentes et à venir

Seul dans votre bureau, consacrez deux heures à faire une to-do-list pour les prochaines semaines. Quels sont les dossiers à finaliser vous-même avant votre départ ? Quels sont ceux d'importance à confier ? Qui est compétent et apte à vous remplacer, dans quel domaine ? Qui peut prendre des décisions majeures ? Notez déjà des noms. Visez une délégation globale à accorder à une personne sûre : un adjoint, un ancien dans l'entité, un pair. Prévoyez en parallèle des délégations spécifiques, untel sur la question Y, un autre sur le projet Z. Enfin réservez le non-urgent pour votre retour.

J-15 : Organiser de solides délégations

Il est temps de trancher si vous peinez à lâcher prise. Durant un mois, l'activité va tourner au ralenti. Alors inutile de s'inquiéter après avoir délégué tâches et responsabilités, les enjeux ne sont, a priori, pas cruciaux. Puis fixez sur l'agenda des rendez-vous avec vos collaborateurs afin de leur transmettre vos recommandations. Attention, recevoir vos futurs représentants, expliquer, écouter, impliquer prend du temps. N'oubliez pas de communiquer les éléments utiles à une bonne relève. Etablissez un récapitulatif écrit. Plus vous sentirez les gens informés et concernés, plus vous serez apaisé.

J- 10 : Trier, classer, ranger

Votre bureau doit être impeccable si vous voulez que vos collaborateurs s'y retrouvent durant votre absence. Faites des piles, étiquetez les dossiers afin de faciliter l'identification des documents. Et puis songez que l'un ou l'autre voudra peut-être s'isoler derrière votre table de travail pour se concentrer durant vos congés. Une liberté qu'il est capital d'afficher afin de montrer à tous que vous partez confiant.

J-5 : Informer ses interlocuteurs usuels

"C'est Jean qui s'occupe de la commande... Marie assurera la coordination du dossier Z". Mieux vaut avertir de vive voix les fournisseurs, les clients et vos collègues des services voisins des affectations provisoires de chacun dans l'équipe ou à côté. C'est courtois et c'est aussi une façon d'assoir la crédibilité de vos mandataires. Rassurez vos correspondants : oui, vous reprendrez certaines problématiques à la rentrée. Par ailleurs, interdisez-vous dorénavant de répondre aux mails complexes sinon vous serez embarqué dans une affaire que vous n'aurez plus le loisir de terminer. Transférez-les illico à qui de droit.

J-1 : Elaborer et enregistrer ses messages d'absence

"Bonjour... Je suis indisponible jusqu'au 15 août. Pour toute urgence vous pouvez joindre Jean O. au numéro suivant." Informatifs, ces quelques mots laissés sur votre répondeur téléphonique doivent être brefs. Idem pour la réponse automatique sur votre messagerie électronique : "Absent du 1er au 25 août, pour toute urgence veuillez contacter Marie D. à tel numéro et à telle adresse mail". Cela prouvera que vous êtes organisé et que vous avez su passer le relai avec efficacité. Je conseille de rajouter une phrase conviviale du style "Je vous souhaite un bel été" ou "Bonnes vacances à tous".

J : Donner les clés et les ultimes consignes

Il est temps de confier vos clés d'armoire et codes d'ordinateur à Jean, le remplaçant en chef. Un geste capital afin de lui permettre d'accéder aux documents indispensables pour les projets en cours ou ceux qui arriveront. Puis faites la tournée des "au revoir" et assurez-vous que tout le monde a ce qu'il lui faut pour avancer son ouvrage. Convenez avec Jean de points de contact durant l'été : "Tu peux m'appeler ce lundi matin à 11h tapantes" ou, si les sujets sont brûlants, "tous les lundis matins". Proposez un code en cas de pépin : un SMS, un sonnerie à trois coups, etc. Cela vous sécurisera.

J+2 et suivants : s'en tenir aux règles fixées et... buller

Une fois à la mer ou à la montagne, prévoyez des activités ludiques, sportives pour vous vider la tête. Honorez les rendez-vous téléphoniques promis, relevez vos mails une fois par jour si ça vous rassérène, puis éteignez tout. Rappelez-vous: les vraies urgences sont dans la médecine ...


lundi 7 juillet 2014

BMS récidive, encore et encore !

BMS récidive, encore et encore!

Moins d’un an après le dernier PSE, BMS récidive. La direction a annoncé le 1er juillet aux représentants du personnel le lancement d’un nouveau PSE, entrainant la suppression de 177 postes.
Au début des années 2000, les américains avaient trouvé judicieux de créer une structure européenne basée en France, au 7ème et dernier étage du siège social de BMS, à Rueil-Malmaison. Cette nouvelle organisation, présentée comme idéale, a géré, depuis la France tous les pays européens en matière de support marketing, médical, financier, ressources humaines, ventes, Market-Acces, etc. Il avait alors fallu se serrer un peu pour accueillir ces nouveaux collègues.                
Au fil du temps ce sont quelques 250 salariés, pour la plupart cadres sup, qui ont occupé des postes présentés comme étant « stratégiques » dernier mot à la mode à l’époque.
Mais voilà qu’aujourd’hui, les grands maîtres, qui ce sont partagé les postes magistraux à Princeton, nous annoncent que le nouveau modèle idéal de l’entreprise passe par la création d’un lien direct entre les pays et la maison mère américaine…

- « Heu ! C’était pas déjà le cas avant la création du service Europe ? »             
- « Mais non ! C’est beaucoup mieux qu’avant, vous ne pouvez pas comprendre…Avant le Corporate était en lien direct avec les pays, désormais ce sera le contraire ! »

Bilan 177 postes supprimés avec quasiment aucune solution en interne. On peut parler de tsunami social. Un grand nombre de secrétaire-assistantes se trouvent impactées, ainsi que tout le service de création « BMStudio » récemment mis en place. Depuis quelques semaines, des nominations étaient annoncées dans quelques hautes sphères, untel rejoignait tel ou tel service, unetelle avait une promotion interne : « vous vous joindrez à moi pour souhaiter etc. etc. etc. ». L’expérience nous montre que ce genre d’annonces présage d’une catastrophe, nous attendions un mouvement, mais pas de cette ampleur.
En France nous avons déjà géré 7 PSE en 8 ans et le rythme s’accélère. D’un PSE tous les un à deux ans, nous passons à deux PSE par an. Nous sommes en droit de nous demander ce que les Américains veulent faire de BMS en France ? Une petite coquille hyper-rentable avec 150 salariés maximum ?
Est-ce là le véritable but de la politique dite « BioPharma » qui a déjà fait perdre près de la moitié des effectifs de l’entreprise depuis son avènement ? 





  

mardi 1 juillet 2014

Menaces sur les retraites des cadres ?

(Source Les Echos)


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Si rien n'est fait, en 2019 les retraites complémentaires des cadres baisseront de 11 %.

L'avenir des retraites complémentaires des salariés du privé s'annonçait sombre. Les nouvelles projections financières présentées vendredi pour le régime Arrco, qui couvre tous les salariés du privé, et celui de l'Agirc, qui le chapeaute pour les cadres, ne l'ont pas éclairci. Elles ont même avancé de quelques mois les échéances fatidiques.
Selon une source syndicale, si aucune mesure n'est prise, le scénario médian présenté aux partenaires sociaux prévoit que les déficits successifs de l'Agirc auront épuisé ses réserves - 9 milliards d'euros à fin 2013 - en 2018. Quant à l'Arrco, ses 55,4 milliards de réserve auront fondu en 2027. C'est ce scénario que les partenaires sociaux ont décidé de prendre en référence pour leurs discussions à venir. Il se fonde sur un taux de chômage revenu à 7 % en 2030, et non en 2035 comme le scénario le plus noir, alors que le scénario « rose », présenté aussi vendredi, supposerait un taux de chômage ramené à 4 % en 2035.

 « Le gel ne suffit pas »

Syndicats et patronat, gestionnaires de l'Arrco et de l'Agirc, avaient conclu un accord en mars 2013 pour rétablir l'équilibre des régimes, en limitant la revalorisation des pensions jusqu'en 2015. « Mais on voit que le gel ne suffit pas », note Jean-Louis Deroussen (CFTC).
La situation la plus critique est celle de l'Agirc. Le régime est, comme celui de l'Arrco, un régime par répartition, où les cotisations d'aujourd'hui paient les retraites d'aujourd'hui. Si rien ne change, les pensions complémentaires versées aux cadres baisseront de 11 % en 2019 et jusqu'à 14 % sur trois ou quatre ans, affirme-t-on de source syndicale. A noter qu'en cas de fusion entre les deux régimes, la consommation de leurs réserves cumulées aurait lieu en 2025, toujours dans le scénario médian. Ce qui retarderait de sept ans la menace de la baisse des pensions pour les cadres.
Les partenaires sociaux ont constitué un groupe de travail pour que chacun teste toutes les mesures qu'il souhaite avant une première séance de négociations le 28 novembre. Le patronat a planté le décor dès vendredi en affirmant qu'il faut jouer sur les mesures d'âge.
Les discussions vont durer plusieurs mois. La revalorisation des retraites complémentaires est arrêtée jusqu'en avril 2015. « Le rendez-vous politique majeur aura lieu en juin 2015 », analyse Philippe Pilhet, de Force ouvrière. Et il prévient : les régimes de retraite complémentaire sont « comme des gros navires, on ne change pas de cap à 90° en 800 mètres ».
LEÏLA DE COMARMOND / Les Echos
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Retraites : alerte rouge


Alors que la France tente d'obtenir un assouplissement du pacte de stabilité européen, voilà des données qui viennent opportunément rappeler la nécessité absolue de réduire les déficits. Les régimes de retraite complémentaires des salariés du privé sont dans le rouge, et leurs déficits s'accroissent rapidement en dépit des réformes engagées. Au point que les réserves du régime des cadres (Agirc) seront épuisées dès 2018 si rien n'est fait. Ces données sont d'autant plus significatives que les partenaires sociaux gestionnaires de l'Arrco-Agirc avaient su accumuler des réserves importantes, quand le régime de base (CNAV) prenait déjà l'eau. La différence fondamentale, en effet, est que les dettes accumulées par le régime de base sont transférées à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) : les dépenses de retraite d'aujourd'hui sont assumées en partie par les générations futures. Alors que les régimes complémentaires n'ont pas cette facilité et doivent prendre des mesures pour rééquilibrer les comptes, comme ils le firent dans les années 1990. Syndicats et patronat n'auront donc d'autre choix que de se remettre autour de la table, à la rentrée, pour trouver des solutions : poursuite de la désindexation des pensions, pénalités en cas de départ avant 65 ans, etc. Mais leur marge de manœuvre sera limitée si l'Etat ne durcit pas lui-même les règles. Car force est de constater que ni le passage de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans ni le relèvement de la durée de cotisation ne suffiront à équilibrer les régimes à l'horizon 2020. Il faut espérer que les partenaires sociaux continueront de se montrer responsables, en refusant de transférer des dettes aux générations futures. L'envolée de la dette de l'Unédic, également gérée de manière paritaire, est néanmoins un signal inquiétant.

ETIENNE LEFEBVRE / RÉDACTEUR EN CHEF "INTERNATIONAL, POLITIQUE ET ECONOMIE GÉNÉRALE" | 

vendredi 20 juin 2014

Salarié et véhicule professionnel : qui doit payer les amendes

Salarié et véhicule professionnel : qui doit payer les amendes
Publié le 02.05.2013 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Un employeur ne peut obliger son salarié à lui rembourser le montant des amendes qu’il a dû régler pour des infractions commises par ce salarié avec un véhicule de l’entreprise. C’est ce que vient de rappeler la Cour de cassation dans un arrêt du 17 avril 2013.
Une société demandait à l’un de ses salariés de lui rembourser le montant des amendes pour stationnement irrégulier et excès de vitesse commis avec le véhicule professionnel mis à sa disposition. Il s’agit d’infractions pour lesquelles, selon les articles L.121-2 et L.121-3 du code de la route, le titulaire de la carte grise est responsable pécuniairement de l’amende « à moins, dit le code de la route, qu’il n’établisse l’existence d’un vol ou de tout autre événement de force majeure ou qu’il n’apporte tous éléments permettant d’établir qu’il n’est pas l’auteur véritable de l’infraction ».
Pour la Cour de cassation ces amendes ne peuvent pas être mises dans un second temps à la charge d’un salarié, même si son contrat de travail le prévoit. Elles restent à la charge de l’entreprise sauf faute lourde. En effet, la responsabilité pécuniaire d’un salarié à l’égard de son employeur ne peut résulter que d’une faute lourde, c’est-à-dire impliquant la volonté de lui nuire. Le salarié peut, en revanche, s’exposer à des sanctions disciplinaires (avertissement ou, en cas d’agissements répétés, licenciement).
L’employeur n’est obligé de régler les amendes à la place du salarié conducteur que s’il a négligé ou refusé de révéler l’identité du conducteur du véhicule professionnel.

Pour en savoir plus

Cour de cassation - Chambre sociale du 17 avril 2013





mardi 17 juin 2014

Les cadres peuvent-ils accomplir des heures supplémentaires ?

Les cadres peuvent-ils accomplir des heures supplémentaires ?
Par Pierre Robillard, Avocat.
mardi 17 juin 2014
Selon une idée reçue, les salariés « cadres » seraient corvéables à merci et ne compteraient pas leurs heures au service de leur employeur... En réalité, cette catégorie particulière n’est pas, en principe, exclue de la législation sur la durée du travail, même si elle peut se voir appliquer un régime juridique mieux adapté à l’exercice de ses fonctions et de son autonomie.

Le terme de « cadre » renvoie immédiatement à la notion « d’encadrement », c’est-à-dire un salarié dont la mission consiste entre autres à en diriger d’autres ; tout anglo-saxon qu’il soit, le vocable de « manager » est de plus en plus susceptible de recouvrir cette réalité sociale. Plus juridiquement, au sens de l’Organisation Internationale du Travail, le cadre est le salarié « qui a acquis un niveau d’enseignement supérieur ou possède une expérience reconnue équivalente et qui exerce des fonctions à caractère intellectuel prédominant impliquant un niveau relativement élevé de responsabilités ».
Parce qu’il est avant tout un salarié, le cadre se voit appliquer le Code du Travail de façon presque classique ; en tout cas, ce n’est que par exception qu’il peut ne pas être soumis au régime ordinaire des heures supplémentaires, de sorte que de nombreux cadres « sont aux 35 heures ».
Naturellement, l’employeur peut attendre d’eux une implication supérieure à leurs collègues classés à un niveau inférieur de la Convention Collective, ce qui aboutit à un dépassement régulier de cette durée du travail ordinaire.
Quelle durée du travail pour quelle catégorie de cadres ?
Il faut immédiatement mettre de côté les « cadres dirigeants », catégorie spécifique au sein de l’encadrement lui-même que l’article L 3111-2 du Code du Travail définit comme ceux « auxquels sont confiées des responsabilités dont l’importance implique une grande indépendance dans l’organisation de leur emploi du temps, habilités à prendre des décisions de façon largement autonome et percevant une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes pratiqués dans l’entreprise ou l’établissement ».
Les anglo-saxons parlent de « top management » : ce sont les managers qui participent à la direction de l’entreprise et sont alors exclus des dispositions du Code du Travail sur la durée du travail, le repos hebdomadaire, les jours fériés … ; seuls leurs sont applicables les congés payés.
Pour les autres catégories de cadres , cela fait maintenant plus de 14 ans que le législateur a prévu une modalité d’aménagement du temps de travail spécifique (loi Aubry II du 19 janvier 2000) : les forfaits. Mais, là aussi, la philosophie protectrice du droit du travail fixe des limites : il ne s’agit pas d’un « forfait illimité » comme en téléphonie mobile, mais de prévoir, autant que possible, la charge de travail sur une période donnée.
Forfait en heures ou en jours.
Les cadres sont en premier lieu susceptibles d’être concernés par des forfaits sur l’année, en heures ou en jours. Dans les deux cas, la mise en place est subordonnée à la conclusion d’un accord collectif dans l’entreprise ou l’établissement ou, à défaut que l’entreprise soit couverte par une convention collective qui détermine les catégories de salariés éligibles ainsi que la durée annuelle du travail maximale. Cet aspect collectif est doublé par un aspect individuel, sous la forme d’un contrat de travail ou d’un avenant au contrat existant.
Ouverts aux salariés qui disposent d’une réelle autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps, ces forfaits ne sont donc pas exclusivement réservés aux cadres même s’il s’agit de la population la plus largement visée. Il s’agit de conférer de la souplesse à une relation de travail qui comporte l’accomplissement régulier d’heures supplémentaires ; cela signifie en premier lieu que lesdites heures sont payées avec la majoration afférente et les salariés concernés relèvent d’ailleurs des dispositions du Code du Travail quant aux durées maximales hebdomadaires (48 heures sur une même semaines, 44 heures sur 12 semaines consécutives) et journalières (10 heures), ils ont également droit au repos quotidien (11 heures consécutives) et hebdomadaires (24 heures).
Dès lors, la rémunération du salarié au forfait annuel en heures est minimum égal à ce nombre d’heures, augmenté des majorations pour heures supplémentaires. En revanche, la contrepartie obligatoire au repos n’est pas applicable.
Le système du forfait annuel en jours est assez similaire, si ce n’est que la population à laquelle il s’adresse est encore plus restrictive : là non plus, les cadres ne sont pas les seuls théoriquement concernés, mais encore faut-il que le salarié exerce les fonctions qui ne le conduisent pas à suivre l’horaire collectif, dispose d’une autonomie d’organisation de son emploi du temps et que sa durée du travail ne puisse pas être prédéterminée. De toute façon, c’est la convention ou l’accord collectif qui détermine, au regard de ces critères, les catégories de salariés éligibles. On peut penser en premier lieu aux commerciaux itinérants, salariés intervenants sur des chantiers, agents de maintenance …
Ici, la limite est fixée à 218 jours, les parties devant tenir un décompte précis du nombre de journées ou de demi-journées travaillées. Les salariés bénéficient des repos quotidiens et hebdomadaires, mais pas de la majoration des heures supplémentaires, ni des limites journalières et hebdomadaires vues ci-dessus. Quant à la rémunération, elle est fixée librement entre l’employeur et le salarié sans nécessité de comparer son montant avec l’application des majorations pour heures supplémentaires puisque précisément il n’existe aucune référence horaire dans ce type de forfait. Néanmoins, la plupart des conventions collectives prévoient un seuil qui dépasse les minima habituels (par exemple au moins 30 % au-dessus pour les cadres de la Métallurgie, ou encore rémunération annuelle supérieure à deux fois le plafond annuel de la Sécurité Sociale se relevant de la Convention des Bureaux d’Etude Technique [« Syntec »]).
Jusqu’à 235 jours de travail par an.
La limite de base (218 jours) peut être portée à 235 si le salarié renonce à une partie de ses jours de repos (en accord avec l’employeur et à condition de signer un accord explicite en ce sens) ; il bénéficiera alors d’une rémunération supplémentaire. Cela impacte en effet forcément ses congés puisque sur les 365 jours calendaires de l’année ordinaire, une fois retirés les week-ends (104 jours) et les jours fériés (11 en 2014), il ne reste que 15 jours de vacances (365-104-11 = 250), contre 25 selon le régime classique.
La santé au travail s’invite dans le débat.
L’ensemble de cet édifice a été récemment ébranlé par la Cour de Cassation au nom du « droit à la santé et au repos », exigence constitutionnelle surveillée également au niveau international par l’Union Européenne. A l’occasion de litiges individuels soulevés par des salariés mécontents de l’organisation qu’ils devaient subir, les Juges ont été amenés à examiner de nombreux accords collectifs : ils ont conclu à l’inapplicabilité des forfaits jours ainsi conclus. C’est ainsi que la branche de la Métallurgie (Cass. Soc. 29 juin 2011 n°09-71107), suivie par l’Industrie chimique (Cass. Soc. 31 janvier 2012, n°12-19807), le Commerce de gros (Soc. 26 septembre 2012, n° 11-14540) puis Syntec (Soc. 24 avril 2013, n°11-28398) ont été réprimandées pour ne pas garantir suffisamment la protection de la sécurité et de la santé des salariés soumis au régime du forfait.
Ces décisions ont eu un impact immédiat et concret : en effet, si le forfait n’est pas applicable, c’est donc le droit commun qui reprend application et, par conséquent, en premier lieu les heures supplémentaires décomptées selon le régime normal au-delà de 35 heures hebdomadaires !
Branle-bas de combat chez les partenaires sociaux.
Tout le monde s’est remis autour de la table pour élaborer un système permettant une application concrète du système. Les branches se sont dotées d’outils concrets tels que l’établissement d’un document de contrôle faisant apparaître clairement le nombre et la date des journées ou demi-journées travaillées, le suivi régulier par le supérieur hiérarchique du salarié de l’organisation de son travail et de sa charge de travail, la tenue d’un entretien annuel au cours duquel doivent être évoquées spécifiquement l’organisation et la charge de travail ainsi que l’amplitude des journées d’activité (ces points figuraient déjà dans l’accord de la Métallurgie mais sans être suffisamment appliqués), la consultation des représentants du personnel, le suivi et la mise à jour de l’accord collectif, la possibilité pour le salarié d’émettre une alerte en cas de « surchauffe » … Le Syntec va même jusqu’à créer une « obligation de déconnexion des outils de communication à distance » concernant les salariés en déplacement et/ou ceux qui avaient tendance à travailler depuis chez eux …
Cadre, un salarié avant tout.
La durée du travail des cadres correspond donc à un édifice juridique à plusieurs strates, censées s’adapter aux différents emplois du temps, aux multiples configurations d’emplois du temps et de missions confiées. Entre le régime légal ordinaire et le forfait en jours, le spectre est suffisamment large pour que chacun y trouve sa place.
Les récentes avancées jurisprudentielles ont parachevé l’œuvre des partenaires sociaux pour garantir son bon fonctionnement à long terme. En effet, ni l’employeur ni le salarié n’ont intérêt à ce que le forfait ne dégénère en une chevauchée anarchique. On le voit, le système du forfait ne constitue donc pas une autorisation d’exploiter le salarié jusqu’à épuisement …

Le cadre est certes un salarié de niveau supérieur, mais avant tout reste un salarié et en tant que tel protégé contre les abus, fut-il consentant.




jeudi 5 juin 2014

Le droit à la ...déconnexion

À l'heure où de plus en plus de salariés sont équipés de Smartphones et d'ordinateurs portables, des initiatives apparaissent en Allemagne et en France pour protéger la vie personnelle après le travail par un droit à la déconnexion.

« Plus le travail empiète sur la sphère privée, plus les salariés font état de stress, de burn-out et d'incapacité à déconnecter. » C'est le principal constat d'un récent rapport compilant 23 études internationales commandé par l'Office allemand pour la sécurité et la santé au travail. Il faut dire qu'en Allemagne, les journées d'arrêts pour cause de troubles psychiques ont explosé de plus de 40 % entre 2008 et 2011.

Pas de mails entre 18 h 15 et 7 h 

Depuis trois ou quatre ans, plusieurs grands noms de l'industrie allemande ont ainsi décidé de limiter les messages électroniques pour leurs cadres en dehors des heures de bureau. Sous l'impulsion du puissant syndicat IG Metall, le constructeur automobile Volkswagen a décrété il y a trois ans une trêve quotidienne de réception de mails sur les téléphones professionnels. Les serveurs de l'entreprise ne dirigent plus les courriels vers les Smartphones entre 18 h 15 et 7 h. Destiné d'abord à un millier de salariés, ce mécanisme a ensuite été élargi à environ 5.000 collaborateurs, sur les quelque 255.000 que compte le groupe en Allemagne. Son concurrent munichois BMW a choisi une autre voie. Depuis le début de l'année, plus de 30.000 salariés du groupe peuvent, en accord avec leur supérieur, effectuer leurs tâches hors des locaux de l'entreprise ou à des heures atypiques. Une heure passée à répondre à une demande par mail le week-end, par exemple, peut être reconnue comme heure supplémentaire. « Cela suppose de la confiance et un dialogue entre les salariés et leurs responsables », admet Jochen Frey, porte-parole de la direction du personnel. En 2010, la direction de Deutsche Telekom s'est engagée à ne pas attendre de ses salariés de disponibilité en continu, comme l'opérateur français Orange dans un accord conclu la même année. En France, un récent accord de branche a même inscrit « un droit à la déconnexion » pour les cadres du secteur du numérique ne bénéficiant pas d'horaires fixes, suscitant des moqueries dans des médias anglo-saxons. Ce texte, qui évoque l'obligation de décrocher des outils informatiques pour respecter la durée légale de repos minimale, est « tout à fait remarquable » et permet d'ouvrir le débat.
Alain Maspataud.


mercredi 2 avril 2014

Langue de bois en entreprise : comment maîtriser les bases de la "novlangue"

Un article très vrai et bien écrit !

Source : Management
Auteur : André MORA

Dans l’entreprise, ce dialecte mystérieux remplit des fonctions précises. En connaître les subtilités est une question de survie.
Jean-Jacques aurait dû se méfier. Certes, le séminaire auquel assistait ce chef de projet informatique était destiné à recueillir le sentiment des managers sur le climat dans l’entreprise. Mais tout de même, qu’est-ce qui lui a pris d’y aller aussi fort ? «Ce qui remonte de la base, c’est un gros malaise, a-t-il lâché en réunion devant le comité de direction au grand complet. On ne sait plus où on va. Le moral des troupes n’est pas bon et ça va finir par avoir un retentissement sur la production.» La sanction ne s’est pas fait attendre : un mois plus tard, notre chef de projet trop sincère était licencié pour «rupture du climat de confiance» !
Pour arrondir les angles, Jean-Jacques aurait pu choisir ses éléments de langage avec un peu plus de discernement et dire, par exemple : «Sur le terrain, nos collaborateurs ont soif de signes positifs afin de se mobiliser à 200% pour notre plan de redressement de la productivité.» Bref, pour éviter le sapin, il aurait dû opter pour la langue de bois…
Car cette langue qui ne dit pas ce qu’elle dit n’est plus l’apanage du monde politique. Tout le monde feint de la vouer aux gémonies, mais elle n’a jamais été si largement pratiquée. Et surtout en entreprise, où prolifèrent les concepts flous, les euphémismes et les anglicismes dont elle raffole. Conséquence logique, plus personne ne se comprend. Preuve, s’il en fallait, de cette bérézina de la communication : une enquête de l’Institut du leadership (filiale de BPI-Leroy consultants), selon laquelle 60% des salariés n’osent plus dire ce qu’ils pensent vraiment, tandis que 50% s’estiment mal informés sur la stratégie, le fonctionnement, les priorités, etc., de leur organisation.
Mais voilà, vous n’avez pas le choix des armes. Et si vous voulez survivre au désastre qui s’annonce, il est indispensable de maîtriser ce sabir. Votre objectif est double : éviter les gaffes, certes, mais aussi pouvoir tendre quelques pièges à vos interlocuteurs.

1. Acquérir les fondamentaux
La langue de bois sert avant tout à masquer la vérité. Pour cela, elle puise sa magie dans la rhétorique classique. Pour la sculpter, on convoque euphémismes («on l’a remercié» à la place de «on l’a licencié»), oxymores (on parle de «croissance négative» pour éviter le terme de «récession») et pléonasmes (on répète ce qui a déjà été énoncé, comme dans l’expression «nos prévisions s’avèrent vraies»).
Toutes ces figures de style ne visent qu’à une chose : accentuer le côté positif en laissant le négatif dans l’ombre. Une nécessité, lorsqu’il s’agit d’adoucir le bilan d’un reporting trop abrupt. Ainsi, affirmer : «Cette année, dans un contexte critique de changement de nos procédures, nous avons réalisé 80% de nos objectifs» est beaucoup plus chic et politiquement correct que de dire bêtement : «Nous avons perdu 20% de parts de marché à cause d’une réorganisation qui se passe mal.»
Un autre exemple ? Supposons que vous devez éliminer les doublons dans les fonctions support de l’entreprise. Pour positiver, vous pouvez annoncer  : «Le rapprochement des services permettra de mutualiser les ressources.» La notion de «mutualisation» suggère le partage et la mise en commun. Elle est donc bien moins négative que celle de «réorganisation», qui implique de nombreux changements, y compris des suppressions d’emploi.
La novlangue est aussi beaucoup utilisée pour atténuer le sens d’une mauvaise nouvelle. Par exemple, si vous réalisez que le projet ne se déroule pas comme prévu et que les effectifs de l’équipe vont devoir être réduits, annoncez à vos collaborateurs : «Nous allons devoir nous réaligner et recadrer un peu les acteurs. Il va aussi falloir latéraliser quelques-unes de nos compétences.» «Latéraliser» signifiant ici «mettre de côté» ou «entre parenthèses», c’est-à-dire supprimer.

Pourquoi chercher ainsi à tout aseptiser ? «En temps de crise, la langue de bois joue un rôle majeur de réassurance. Elle amortit le choc du réel en recourant à des expressions détournées», explique Christian Delporte, spécialiste des médias et auteur d’Une histoire de la langue de bois. Avec la récession, pas étonnant qu’elle soit de plus en plus vivace.
Autre grande source d’inspiration de la novlangue, les anglicismes. Par exemple : «Ça va laguer un peu, le temps que je simcaste mon smartphone.» Traduction pour ceux qui ne travaillent pas dans le secteur des technologies mobiles : «Je ne peux pas vous faire ma démonstration tout de suite parce que mon téléphone est indisponible.» Tout simplement. Pourquoi tant de mystère ? Parce que la novlangue sert aussi à trier ses interlocuteurs et à se reconnaître entre initiés. Le vrai sens de cette phrase – exprimé de façon subliminale – est : «Je possède un savoir inaccessible au plus grand nombre.» En effet, souligne Catherine Skiredj-Hahn, sociologue et intervenante à Sciences Po, «tout comme les jargons techniques développés dans les services d’une entreprise, l’anglicisme est un appel à la pensée magique. C’est un signe d’appartenance culturelle».
Ça y est, vous maîtrisez les bases de la «novlangue». Vous voilà prêt à passer à l’étape suivante : l’utiliser pour manœuvrer au mieux de vos intérêts.

2. Enfumer ses interlocuteurs

La langue de bois n’est pas qu’une pensée du vide. Son flou et son imprécision permettent aussi de piéger ses interlocuteurs. Ainsi, pour vous débarrasser d’un dossier encombrant et refiler la patate chaude à un collaborateur, convoquez-le dans votre bureau et dites-lui : «Cher ami, notre groupe est engagé dans la refonte de son système d’information. J’ai pensé que vous pourriez aller faire un tour dans notre filiale de Lille pour mettre en ligne leurs outils informatiques avec ceux du reste du groupe.»
Si vous aviez été franc et direct, vous lui auriez simplement annoncé : «Nos nouveaux logiciels n’arrêtent pas de planter à Lille. Soit ils ne sont pas adaptés à leur activité, soit le patron de la succursale est un incompétent.» Mais vous préférez lui refourguer le bébé en utilisant à dessein un terme vague. Et en vous donnant la possibilité de lui faire porter le chapeau s’il échoue. Cynique et imparable. Car, avec l’expression «mettre en ligne», aucun objectif précis n’est formulé dans votre ordre de mission. Vous vous défaussez de votre responsabilité parce que vous ne voulez pas vous fâcher avec le directeur local. «Cela s’appelle un “transfert indû de responsabilité”, explique Philippe Baschoux, coach chez Orsys et fondateur du cabinet Mémentor Action. On présente au collaborateur une vraie-fausse mission en lui laissant croire qu’une promotion est à la clé. Mais en réalité il écope d’une responsabilité qui n’est pas la sienne.» Et qui, bien sûr, se retournera contre lui en cas d’échec.
Autre piège possible : le «discours non opposable». «Dans ce cas, il s’agit de présenter les choses de manière équivoque, afin que toutes les interprétations soient possibles», poursuit Philippe Baschoux. Par exemple, un manager cynique dira à son N–1 : «Tu dois augmenter le degré d’implication de ton équipe.» Avec un peu de chance, et s’il sait formuler cette injonction de sorte qu’elle paraisse sans appel, le N–1 oubliera de lui demander selon quels critères objectifs il souhaite que l’implication de son équipe soit évaluée. Ainsi, ce manager tiendra son collaborateur en son pouvoir. Comme il n’aura pas précisé ce qu’est selon lui «une équipe impliquée», il pourra se montrer éternel­le­ment insatisfait des ré­sultats de son subordonné sans que ce dernier ne puisse jamais lui  opposer les progrès réalisés.

3. S’en servir à bon escient

Quand faut-il utiliser la langue de bois ? En entreprise, le mensonge est déconseillé, mais en même temps la transparence totale est anxiogène. Du coup, pour Sacha Gajcanin, consultant chez Sopra Group, la langue de bois a de beaux jours devant elle : «Elle reste une com­pétence indispensable. L’art du management consiste à se montrer authentique tout en maîtrisant sa communication.» Encore faut-il savoir où placer le curseur. Pour cela, avant chaque prise de parole, choisissez soigneusement vos éléments de langage. «Il peut être nécessaire de débiter quelques platitudes pour se donner du temps avant d’annoncer une décision», convient  Jody Julien, coach chez Talentis. Mais face à votre équipe ou à l’un de vos supérieurs, cette attitude ne fonctionnera pas dans la durée. Si vous êtes en permanence dans l’évitement, cela va se voir. Bannissez donc les discours trop creux.
 Sauf… si vous êtes le PDG. Là, on vous pardonnera tout. Même les monstruosités du type : «Je reste persuadé que la spécificité de nos marchés favorisera à terme la valorisation de nos compétences.» Cela ne veut rien dire ? Aucune importance. «Dans la bouche d’un dirigeant, les mots “compétitivité”, “efficacité”, “optimisation”, “vision à long terme”, etc., sont attendus, voire indispensables. Ils contiennent une part de rêve qui en fait des termes rassurants», explique Tristan Benhaïm, directeur de Sociovision, un cabinet qui scrute les mœurs de l’entreprise depuis les années 1950. Le big boss peut donc débiter du petit bois à volonté : il en va quasiment de sa crédibilité.
Dans les réunions aussi, la langue de bois est recommandée. «Ce sont souvent de purs moments protocolaires où le discours de cha­cun se doit d’être lisse et de tourner autour des notions de performance financière et d’efficacité», témoigne le manager d’un groupe du CAC 40. Son conseil : ne vous écartez pas de ces poncifs, ce serait briser la règle tacite. Mais alors quand dire des choses vraies et sensées ? «Avant ou après le meeting, répond ce manager. L’essentiel des négociations a lieu à la machine à café ou au restaurant.» Dans ce contexte, les échanges entre deux portes redeviennent essentiels. C’est là qu’on retrouve une parole authentique.


AM