Voulez-vous générer du
stress auprès des salariés BMS ?
Citez leur une liste qui
fait frémir à sa simple évocation : SAP,
Ariba, Onyx, Concur, Starcite, Mercury sans parler des e-setup, HR connect,
travel web ou autre « portail » virtuel. Myriade de logiciels éreintants,
conçus par des ingénieurs informatiques à l’esprit labyrinthique. Comme dans
les Enfers de la Mythologie, le salarié BMS est condamné aux travaux
perpétuels, face à ces systèmes et applications mangeuses de temps. C’est un facteur
objectif de pénibilité au quotidien.
L’entreprise accumule des
strates de logiciels complexes. Mis en place de façon internationale, ils sont imposés
du haut vers le bas, rigides et froids. Rendus obligatoires par ceux qui ne
s’en serviront jamais.
Des consultants
externalisés ont expliqué qu’il fallait les mettre en place, après des
mois de … « conseil » facturés au prix fort. Ils sont hélas
partis depuis longtemps quand la sueur
perle sur le front de l’utilisateur égaré dans des interfaces indéchiffrables. Vous
voilà seul face à des écrans à la convivialité évoque la RDA « circa
1975 », l’esthétique « MS DOS 1982 » et la rapidité du Minitel.
On y avance lentement, difficilement. Une
SEULE erreur vous ramène à la page zéro.
Il faut recommencer sans cesse,
remplir des cases, attacher des fichiers et espérer que des « validations »
en chaîne se fassent : autant parfois espérer un miracle à Lourdes. Supplice
la roche de Sisyphe, revisité en 2013 !
Perdus ? Appelez le Help Desk, où une
jeune femme hésitante à l’accent slovaque, ne « peu rrrien pourr vou,
daissolai » et vous renvoie au Powerpoint de formation qui fait 77 slides,
voire à un « e-training » en ligne qui dure très longtemps et ne
répond pas à votre question (NB : nous sommes à la version 3.2 du logiciel,
vous avez la 3.11 : retour à la case départ).
Les salariés courageux ont
une volonté d’acier : merci aux collègues solidaires, ceux qui savent des
« trucs », échangent
discrètement des tuyaux acquis à la dure. Gare à la perte de mémoire,
mais pas de chance : les anciens… se font rares !
Vous devriez apprendre la
langue de Shakespeare et faire comme Hamlet, vous interroger sur « être ou
ne pas être ». Tant qu’à apprendre des langues, optez pour le tchèque ou
le hongrois, vous éviterez de passer 10 minutes à épeler votre nom à l’opératrice
du call center, situé …quelque part (« press
one ! press three ! »).
Ces factures renvoyées 4 fois par un fournisseur épuisé ne sont pas arrivées à
Bratislava ? Soyez indulgent, car peut être y-a-t-il un
problème local de chauffage ? Il doit faire très froid, à Bratislava.
Notre conseil : soyez proactif, ayez un coup d’avance et achetez-vous un
tutorial d’Hindi ou de Mandarin.
Ces systèmes logiciels ne
communiquent pas entre eux. Ce serait trop simple ! Un exemple ? Au
VM qui a déjà entré les informations précises sur une action auprès de médecins,
faisant pleinement partie de ses objectifs, et loin de chez lui, il est redemandé
de justifier pourquoi il/elle a dormi à l’hôtel par des contrôleurs du contrôle
contrôlant. Que répondre ? J’adore
le parc hôtelier de Metz Sud surtout en
novembre, et j’avais très envie de tester un petit déjeuner forfaitisé !
Passer
des heures pour se faire rembourser des notes de frais : motivant et 100% « bio pharma » ? N’oubliez
pas de bien effectuer votre visite en vous servant de votre i-Pad, car Big
Brother compte sur vous et surtout recompte les pages vues. Mais pas dans votre
voiture, hein… ah bon ?
1000 exemples pourraient
être cités au sujet de ces « progiciels » comparables aux 7 plaies
d’Egypte… Une seule certitude : les salariés BMS souffrent, peinent,
stressent, fatiguent, condamnés à utiliser des outils toujours plus lourds et
dévoreurs d’énergie.
« Exprimons le désespoir de l'homme devant l'absurdité
de l'existence » Franz Kafka.